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Lunettes, pince-nez ou masque ?

La nage en monopalme, discipline exigeante mêlant puissance, hydrodynamisme et apnée, impose des choix techniques précis, y compris dans l’équipement facial. Deux grandes options s’offrent aux pratiquants : le duo lunettes de natation et pince-nez, ou le masque de plongée. À première vue, tout semble affaire de préférence. Mais dans les faits, chaque solution a ses avantages et ses limites, selon l’intensité de la pratique, les objectifs (vitesse, endurance, profondeur) et les conditions (piscine ou milieu naturel).

Le couple lunettes de natation + pince-nez : minimalisme et hydrodynamisme

Utilisé en compétition de nage monopalme ou en entraînement dynamique, ce combo séduit par sa légèreté et son efficacité. Les lunettes, souvent profilées (type suédoises ou modèles hydrodynamiques comme les Arena Cobra Ultra), épousent le visage sans excès de volume. Elles réduisent la traînée dans l’eau, un point crucial en vitesse pure. Le pince-nez, de son côté, permet de verrouiller les narines, évitant toute prise d’air parasite lors des virages ou des apnées prolongées.

Lunettes de natation (marque Speedo)

Ce duo convient parfaitement aux séances de piscine où l’on ne dépasse pas la profondeur de 2 mètres. Il ne nécessite pas de compensation de pression dans les lunettes, tant qu’on reste à faible profondeur. En revanche, dès que la pression augmente, le port devient inconfortable. Les lunettes peuvent appuyer douloureusement sur les orbites, et la vision peut être perturbée. Ce choix est donc idéal pour la monopalme de surface ou l’apnée dynamique en bassin, mais reste inadapté à la descente.

Pour les séances d’apnée en profondeur, des lunettes conçues spécialement permettent de compenser la pression. Elles intègrent une fine membrane qui s’adapte aux variations liées à la profondeur, réduisant ainsi l’effet de succion et offrant une vision nette aussi bien sous l’eau qu’en surface. Ces dispositifs, comme la Deep freeq V2 d’Evolve ou la Fluid 2.0 d’Octopus, testés jusqu’à plusieurs dizaines de mètres, allient confort, performance et innovation.

Le masque d’apnée : confort et polyvalence

Lorsque la monopalme est pratiquée en milieu naturel ou en apnée verticale, le masque devient une option incontournable. Il protège les yeux et le nez dans un seul volume, facilitant la compensation (pinçage du nez possible) et assurant un confort de vision constant, même en profondeur. Certains modèles comme le Sphera X d’Aqualung ou le Zoom Evo de Scubapro sont plébiscités pour leur volume réduit et leur large champ de vision.

Masque d'apnée (marque C4 Carbon)

Mais ce confort a un prix : le masque augmente légèrement la traînée. Il peut également provoquer une sensation d’enfermement, surtout chez les nageurs habitués à la liberté offerte par le duo lunettes + pince-nez.

Existe-t-il un entre-deux ? Le masque de nage

Pour les pratiquants en quête de compromis, le masque de nage (type Aqua Sphere Seal ou Vista) propose une alternative intéressante. Il couvre les yeux sans inclure le nez, se situant donc à mi-chemin entre les lunettes et le masque d’apnée. Il offre un bon confort de vision, une étanchéité appréciable, tout en restant adapté à la surface et aux efforts dynamiques. Cependant, il ne permet pas la compensation nasale, ce qui limite son usage à la piscine ou à la nage de surface.

Un entre deux et demi… L’autre masque de nage

Le masque de nage de compétition (ceux de la marque Speedfins par exemple) est conçu pour offrir une hydrodynamique optimale, réduisant la résistance à l’eau. Sa jupe en mousse assure une parfaite étanchéité sans marquer le visage. Le champ de vision élargi permet une meilleure perception de l’environnement sous-marin. Grâce à sa légèreté, il reste confortable même sur de longues sessions. Enfin, sa stabilité à haute vitesse évite les infiltrations lors des virages ou départs puissants.

Masque de nage avec palmes (marque Powerfins)

Pour conclure

En définitive, le choix entre lunettes + pince-nez et masque dépend du cadre de pratique. Pour l’entraînement en piscine et la recherche de performance hydrodynamique, le couple lunettes/pince-nez reste imbattable. En revanche, pour la monopalme en profondeur ou l’exploration en apnée, le masque s’impose naturellement. L’essentiel reste de choisir un équipement qui respecte la physiologie du visage, limite la gêne, et accompagne l’intention du mouvement. Car dans la pratique de la monopalme, c’est bien l’harmonie entre le corps et l’eau qui fait la différence.