C’est une question presque aussi clivante que le beurre salé ou doux, ou que “faut-il respirer par le nez ou la bouche ?” : êtes-vous plutôt piscine de 25 mètres ou piscine olympique de 50 mètres ? Ce débat agite les lignes d’eau depuis des générations, surtout chez les amateurs de monopalme et d’apnée dynamique. Car oui, la longueur du bassin change tout — ou presque.
Dans une piscine de 25 mètres, on a l’impression d’être un cétacé hyperactif. À peine parti, quelques mouvements, voilà déjà le mur qui se profile. C’est le royaume du virage, de la culbute express (ou du demi-tour élégamment esquivé en apnée), du “je fais deux ondulations et je repars”. On y trouve un certain confort psychologique : la ligne est courte, le mur n’est jamais loin, et si tout se passe mal… on peut toujours tricher en posant un doigt sur la ligne de fond pour se rassurer.
C’est un peu le studio cosy de la nageur·euse en monopalme : pratique, compact, rassurant.
Mais pour certain·e·s, c’est étouffant. Un vrai manège. On tourne, on revient, on tourne encore. Certains apnéistes déclarent même que les piscines de 25 leur donnent le tournis — ou des bleus au talon en ratant leur virage. Ce n’est pas une légende.

Et puis il y a les amoureux du grand bassin. Le 50 mètres. L’eldorado du glisseur. Là, on respire. Enfin façon de parler. On glisse, on ondule, on entre dans sa bulle. C’est long, c’est beau, c’est épique. Les records personnels s’y battent souvent avec panache (et parfois une pointe de souffrance). Le 50, c’est la ligne droite où on a le temps de construire son mouvement, de sentir son corps flotter, de se demander si on aurait pas dû prendre une combi un peu plus ajustée.
Mais le revers de la médaille, c’est qu’il faut s’accrocher. Pas de pause rapide au mur. Pas de demi-tour qui donne un coup de boost. Juste vous, votre palme, et les 45 mètres qu’il reste encore à faire. C’est aussi le terrain des grandes remises en question : “Pourquoi je fais ça ?”, “Est-ce que mes poumons vont exploser ?”, “Ai-je vraiment choisi la bonne discipline ?”. Et puis, quand on arrive enfin au bout, c’est l’extase. Ou la crampe.
Il y a aussi la géopolitique locale : en 25 mètres, on croise du monde toutes les deux longueurs, ça papote au T (le bout de la ligne), ça crée du lien. En 50, chacun file droit, concentré, lointain. Une sorte de méditation aquatique façon minimalisme scandinave.
Au final, chacun sa chapelle. Les adeptes du 25 aiment le rythme, le rebond, le confort du mur proche. Les inconditionnels du 50 cherchent la pureté du geste, le souffle long, le frisson du “j’y suis presque” qui dure dix secondes de plus.
Alors, 25 ou 50 ? Peut-être un peu des deux. L’un pour les jours techniques, l’autre pour les jours de poésie. Et si vous hésitez encore, souvenez-vous que ce n’est pas la taille du bassin qui compte, mais ce qu’on y fait dedans. Et comment on y glisse.
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