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Avec ou sans soupape ?

Le tuba est un accessoire emblématique de la nage avec monopalme. Indissociable des entraînements en surface ou des échauffements respiratoires, il permet de nager en position hydrodynamique sans avoir à sortir la tête de l’eau pour respirer. Deux grandes familles de tubas existent : les modèles simples, dits « classiques », et les modèles équipés d’une soupape de purge. Mais que change réellement cette soupape dans la pratique ? Est-elle un atout ou une source de complications pour le monopalmeur ?

Le rôle de la soupape de purge

La soupape, placée à la base du tuba, est conçue pour faciliter l’évacuation de l’eau. En cas d’entrée d’eau accidentelle (projection en surface, virage raté, ou simple infiltration), elle permet d’expulser l’eau par le bas en soufflant, plutôt que de devoir la repousser intégralement vers le haut du tuba. Le fonctionnement repose sur un petite valve en silicone souple qui se ferme sous pression externe (pour éviter les entrées d’eau) et s’ouvre sous la pression du souffle, permettant ainsi l’évacuation.

Sur le papier, cela rend la respiration plus confortable, notamment pour les nageurs débutants ou en phase d’apprentissage technique. Il suffit d’un souffle modéré pour dégager complètement le conduit respiratoire. Cela peut réduire la fatigue respiratoire et améliorer le rythme de nage dans des conditions instables.

Tuba frontal à soupape (marque Nabaiji)

Les limites dans le cadre de la monopalme

Cependant, dans le contexte très spécifique de la monopalme, les avantages de la soupape ne sont pas aussi clairs. La discipline exige un positionnement stable, un alignement parfait de la tête, et une respiration maîtrisée. Or, les tubas avec soupape sont souvent plus volumineux, parfois plus lourds, et présentent une résistance hydrodynamique accrue. Cela peut compromettre la ligne du corps, surtout à haute vitesse, et provoquer des micro-déséquilibres qui se traduisent par des efforts inutiles.

De plus, la soupape est un élément mécanique. Elle peut s’user, se bloquer avec du sable ou des résidus, ou même fuir en cas de dégradation. Dans des conditions d’entraînement intensif ou répétitif, cette fragilité mécanique peut devenir gênante. Certains monopalmeurs rapportent également une sensation de légère perte de souffle liée à la gestion du volume d’air résiduel autour de la soupape.

En pratique, les athlètes expérimentés ou en recherche de performance optent souvent pour un tuba frontal simple, sans soupape, plus léger, plus fin, plus stable. Ils préfèrent maîtriser l’expulsion de l’eau par le souffle, même si cela demande un peu plus d’effort technique.

En résumé

Si la soupape peut constituer une aide pour les nageurs occasionnels ou débutants, elle n’est pas toujours adaptée aux exigences de la monopalme. Cette discipline repose sur la précision, l’hydrodynamisme et l’autonomie respiratoire. Un tuba simple, bien ajusté, est souvent plus fiable, plus durable et plus cohérent avec les contraintes des monopalmeurs.

Pour finir en bonus…

Les tubas à soupapes peuvent être complétés par différents éléments :

  • Pare-vagues ou déflecteur en haut du tuba : pour limiter l’entrée d’eau par le haut.
  • Embout ergonomique : pour un meilleur confort de la mâchoire.
  • Certains modèles incluent aussi une soupape sèche (dry top) en haut du tuba, qui se ferme automatiquement lors d’une immersion pour éviter toute entrée d’eau.

Vue détaillée d’une soupape en 3D